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ÉAU : la première ferme verticale urbaine en aquaponie au Québec

Par Mickaël Carlier | 31 mai 2016 | Ville

La première ferme verticale en aquaponie du Québec ouvrira ses portes dans quelques jours à Montréal. ÉAU, pour Écosystèmes Alimentaires Urbains, s’installera pour toute la période estivale sur la place Shamrock, à deux pas du marché Jean-Talon.

La start-up se spécialise dans la production commerciale urbaine de fruits, légumes et poissons grâce à l’aquaponie, une technique qui allie aquaculture (l’élevage d’organismes aquatiques) et l’hydroponie (la culture de plantes hors-sol). Montée sur deux étages, la ferme ÉAU est bâtie avec deux anciens conteneurs de bateaux, permettant de maximiser la production au sol. Le premier conteneur abrite les poissons et le second la culture des fruits et légumes tels que fraises, tomates ou encore kale. « C’est un parfait exemple d’économie circulaire: les poissons nourrissent les plantes, qui elles redonnent une eau pure aux poissons », expliquent Olivier Demers-Dubé et Émilie Nollet, fondateurs d’ÉAU. En effet, les poissons produisent une eau riche en nutriments qui nourrit les plantes, tandis que ces dernières filtrent l’eau qui est réutilisée dans l’élevage des poissons.

 
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L’aquaponie permet donc à la fois la production de poissons et de fruits et légumes. Elle représente de nombreux autres avantages: l’aquaponie utilise 80% moins d’eau que l’agriculture industrielle, tout en permettant de produire 10 fois plus par mettre carré. De plus, il n’y a aucun rejet dans l’environnement, aucun engrais ou pesticide n’est utilisé et elle permet une production constante 12 mois par année. « C’est comme s’il n’y avait plus de saison! Nous ne nous inscrivons pas dans une logique de compétition avec les agriculteurs mais plutôt de complémentarité. Nous voulons compléter la production agricole qui n’est pas disponible toute l’année. L’aquaponie figure parmi les modèles les plus novateurs et efficients au monde. »

En outre, les serres aquaponiques sont construites de façon à ce qu’il n’y ait aucun contact entre ce que l’on y produit et le terrain sur lequel on les construit. Il est donc possible de produire des aliments sur des sols autrement inutilisables comme des terrains minéralisés, isolés, stériles ou encore gelés.

 
 

Olivier Demers-Dubé et Émilie Nollet, fondateurs d'ÉAU

Émilie Nollet et Olivier Demers-Dubé, fondateurs d’ÉAU


 
 

Pour ces entrepreneurs sociaux, qui se sont inspirés de plusieurs chercheurs québécois et de différents modèles aux Etats-Unis, en Australie et en Europe, la prochaine étape est de développer leur ferme verticale à l’échelle commerciale. « La prochaine phase de notre développement est de devenir de véritables fermiers urbains pouvant vivre de notre production à l’année longue. Après cette période de démonstration, nous passerons au stade commercial, avec comme objectif de nous établir dans des communautés qui ont particulièrement besoin de nous, notamment dans des secteurs considérés comme des déserts alimentaires. »

ÉAU inaugurera ainsi sa première ferme le 15 juin à la Place Shamrock, à deux pas du Marché Jean-Talon où, jusqu’au mois de septembre, elle proposera aussi tout un volet éducatif pour sensibiliser la population à l’aquaponie. « Nous savons déjà que notre système fonctionne, nous souhaitons maintenant habituer la population à ce nouveau mode de production. »


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