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B Corp, le mouvement qui gagne le Québec

Par André-Anne Cadieux | 29 octobre 2015 | Entrevue

Alors que le cabinet parisien Utopies annonçait il y a deux semaines le lancement en France du label B Corp, les entreprises québécoises, dont Baléco, Ecotierra et Abitibi&co, sont de plus en plus nombreuses à rejoindre la communauté de quelque 1450 compagnies certifiées dans le monde. Entrevue avec l’avocate Geneviève Côté, fondatrice de l’entreprise Tribord et spécialiste de la certification B Corp au Québec.
Comment expliquer l’engouement actuel pour la certification B Corp?
La particularité de la certification B Corp est avant tout sa flexibilité. Elle permet aux entreprises d’être plus créatives dans leur démarche et de réfléchir différemment, en fonction de leur propre réalité. La certification B Corp est un moyen de mieux structurer l’engagement social et environnemental de l’entreprise. C’est d’ailleurs cette souplesse qui fait en sorte qu’une fois la certification adoptée, les processus et politiques mis en place sont réellement appliqués. Les mesures adoptées varient donc beaucoup d’une entreprise à l’autre. Par exemple, dans le cas de Baléco, que nous avons accompagnée, l’entreprise compte entre autres mettre en place un système de défis entre employés pour les sensibiliser aux impacts sociaux et environnementaux de l’entreprise.
La certification s’applique à toutes les activités de l’entreprise et pas qu’à un seul produit. C’est donc un processus qui peut être intéressant à mener notamment pour une start-up car il permet d’ancrer la réflexion sur l’engagement social et environnemental dans la structure de l’organisation dès le début. Cela facilite ensuite les choix par exemple de fournisseurs et de collaborateurs lorsque l’entreprise grossit.
Comment accompagnez-vous les entreprises qui souhaitent obtenir la certification B Corp?
La première étape est d’évaluer son fonctionnement pour cibler les améliorations potentielles. Pour les petites entreprises avec lesquelles je travaille majoritairement, le défi est le manque de ressources et de temps. Bien que la démarche demande beaucoup d’efforts, la certification devient ensuite un outil qui aide à être plus efficace et donne une direction à l’entreprise. Étant avocate, mon accompagnement consiste en grande partie en un soutien juridique. C’est d’ailleurs un aspect important du processus, puisque la certification touche beaucoup à la gouvernance et à la transparence de l’entreprise. J’offre un accompagnement notamment à l’étape de l’évaluation, de la mise en place des politiques en matière de ressources humaines, d’approvisionnement et lors de la modification des statuts de la corporation, nécessaire à la certification.
Quelles perspectives à court terme pour la certification B Corp?
C’est assez récent au Québec que l’on s’intéresse à la certification B Corp. Il y a un an, je ne recevais pas beaucoup de questions sur le sujet. Un des freins était entre autres la documentation disponible uniquement en anglais. En France, le cabinet Utopies entend développer les outils en français, ce qui favorisera l’expansion du mouvement.
Il y a environ six mois, j’ai créé le groupe B Corp Québec sur Linkedin, afin de rassembler cette communauté en émergence au Québec. De plus en plus de grandes entreprises d’ici s’intéressent à la certification, on peut donc s’attendre à ce que le mouvement prenne de l’ampleur et ait plus d’impact. Présentement, j’accompagne cinq entreprises dans le processus de certification et la plupart des organisations avec lesquelles je travaille pour amorcer une réflexion sur leurs impacts sociaux et environnementaux décident par la suite de se certifier.

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