En vue de réduire leur empreinte carbone, Nature Québec invite les entreprises à transformer leurs systèmes de chauffage dans le cadre d’un projet privilégiant la biomasse forestière.

L’initiative propose concrètement de remplacer des systèmes de chauffage au mazout de bâtiments industriels, institutions de santé et d’éducation, ainsi que d’édifices municipaux, par des systèmes alimentés à la biomasse forestière; matière constituée de résidus provenant des activités de récolte et d’aménagement en forêt. L’organisme explique le choix de la biomasse par sa proximité et le cycle de vie du carbone du combustible fossile qui s’étale sur des millions d’années, alors que celui de la biomasse s’étend sur quelques années, ou quelques dizaines d’années. "Il s’agit d’une initiative concrète qui va réduire les émissions de GES et qui aura également un impact positif pour les économies locales", dit Amélie St-Laurent Samuel, chargée de projets à Nature Québec.

Le projet, soutenu par le Fonds d’action québécois pour le développement durable et s’inscrivant dans le cadre du programme Action-Climat, se donne pour objectif de réduire les émissions de GES. Toutefois, quelques mesures restent à prendre pour affiner cet outil de lutte au changement climatique. "Toutes les filières énergétiques comportent des enjeux, et leur développement, des défis spécifiques, rappelle Nature Québec. Pour la biomasse forestière, il faut s’assurer d’une cueillette de résidus qui n’appauvrit pas les sols et qui ne menace pas la biodiversité. De plus, il est essentiel que la filière se déploie sur des circuits courts et que la combustion soit optimale, qu’elle n’affecte pas la santé et qu’elle favorise une réduction rapide des GES."

C’est dans cette optique que les enjeux liés au projet seront documentés afin d’identifier les "bonnes pratiques"; pour cela, Nature Québec mènera un projet-pilote avec 15 institutions. "Pour chacun des projets, et à toutes les étapes de la filière, de la récolte jusqu’à la gestion des cendres, [nous souhaitons] aider les acteurs locaux à prendre les bonnes décisions, celles qui leur permettront de réduire les impacts et de maximiser les retombées ", explique l’organisme.

Des outils seront aussi proposés en vue de se familiariser avec le chauffage à la biomasse forestière et d’effectuer cette transition.