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La consigne, la nouvelle arme anti-emballage

Par Mickaël Carlier | 14 février 2019 | Chronique

Avec l’engouement pour le vrac et le zéro emballage, entreprises et consommateurs s’approprient une nouvelle «innovation»: la consigne.

«Nous faisons face à un défi énorme : tant les consommateurs que les commerçants cherchent à réduire les emballages. Il y en a tout simplement trop, trop de déchet, trop peu de recyclage, trop de matière plastique. Une des façons de réduire la quantité de contenants, c’est de les utiliser, non pas une seule fois, mais des dizaines et dizaines de fois, explique Mickaël Carlier, président de Novae, à sa chronique Innovation sociale sur les ondes de Radio-Canada. C’est un retour à la fameuse consigne, si commune du temps de nos parents et grands-parents.»

Depuis quelques mois, un contenant suscite un intérêt particulier pour ce renouveau de la consigne: la tasse à café. À raison lorsqu’on sait qu’une tasse jetable est utilisée en moyenne 13 minutes et que, annuellement, ce sont ainsi plus de 1,5 milliard de ces tasses qui sont jetées à travers le Canada. C’est dans ce contexte qu’a été lancé, l’été dernier, La Tasse, le premier système de tasses consignées (photo de Une). «Après le succès du projet-pilote lancé à l’échelle locale l’an dernier, La Tasse est en passe de gagner tout le Québec: des 2500 tasses actuellement en circulation, on veut passer à 25000 tasses consignées. Imaginez l’impact: ce sont des dizaines de tasses jetables qui sont évitées pour chaque tasse consignée

canotogo

La startup québécoise Canotogo a conçu un système de tasses connectées.

Une démarche à succès qui pourrait donc se généraliser – et qui donne aussi des idées: un autre système de tasses réutilisables – et connectées – est actuellement développé par la jeune entreprise québécoise Canotogo. «Avec ses tasses dotées d’une puce électronique, la proposition de Canotogo permet à la fois de réduire les déchets mais aussi d’intégrer une dimension marketing, puisque l’établissement peut suivre la consommation de café de son client, lui proposer des rabais et le fidéliser.»

Les grandes marques internationales s’intéressent aussi à la consigne, à l’instar de Loop, cette plateforme de commerce en ligne annoncée lors du Forum de Davos, à la fin du mois de janvier. Initiée par l’entreprise spécialisée dans la revalorisation des déchets TerraCycle, Loop mobilise une vingtaine de grandes marques (Häagen-Dazs, Dove, Tide…) afin d’offrir, à compter du printemps, un système de livraison de produits de consommation courante, dans des contenants réutilisables, récupérés lors des livraisons suivantes afin d’être lavés et remis en circulation.

hagendasz

Häagen-Dazs est l’une des 20 marques à participer à Loop, un nouveau système de livraison utilisant des contenants consignés.

«Si l’intérêt est manifeste, l’adoption de la consigne ne doit cependant pas déplacer le problème. Dans un cas comme Loop, on s’interroge par exemple sur les impacts potentiels occasionnés par le transport. L’engouement pour la consigne nous rappelle donc d’abord que le recyclage ne suffit pas: on doit surtout chercher à réduire et à réutiliser, et en ce sens la consigne est une excellente manière d’y parvenir. Il ne faut toutefois pas que le contenant – même consigné – doive parcourir des milliers de kilomètres entre le lieu de remplissage et le lieu d’utilisation. Ce qui revient à intégrer aussi la notion d’achat local: la consigne doit nous permettre de travailler en circuit fermé, mais aussi en circuit court!»


Pour écouter la chronique au complet, cliquer ici.


 


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