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Tendance 2017 : le numérique au service de l’innovation sociale

Par Marie Allimann | 18 janvier 2017 | Entrevue

À l’instar d’initiatives comme Give-a-seat et Destination Emploi, qui mettent les technologies numériques au profit de la philanthropie et de la réinsertion sociale, de plus en plus de projets d’innovation sociale prendront leur envol grâce au numérique.

Selon Jenyfer Maisonneuve, analyste stratégie commerciale web  à la SAQ et coprésidente d’eCOM, une organisation qui promeut l’écosystème du numérique, l’usage de la technologie par les entreprises d’innovation sociale peut contribuer à leur succès, notamment en décuplant la visibilité de l’organisation ou de son action, au delà de son ancrage local. Mais l’entrepreneur social ne doit pas s’égarer et s’investir trop dans la technologie au détriment de l’impact social visé. Pour y voir plus clair dans ce lien entre numérique et innovation sociale, Jenyfer Maisonneuve nous présente quatre tendances à surveiller en 2017.

  1. La réalité virtuelle et augmentée au service de l’éducation

Aujourd’hui 9 millions d’élèves américains, 900 000 élèves français et 70 000 écoliers du Québec sont accompagnés dans leur quotidien par une tablette numérique à l’école. À l’heure où la gamification est en ascension, utiliser les principes du jeu afin de tirer le meilleur des élèves apparaît comme une solution pertinente pour moderniser l’offre éducative. En novembre dernier, le président Obama a d’ailleurs lancé un concours, avec 680 000 dollars à la clé, pour inciter les développeurs de réalité virtuelle et augmentée à créer des outils d’apprentissage pour soutenir l’éducation professionnelle et technique. « L’éducation est un des domaines où les entreprises d’innovation sociale sont les plus actives, et les réalités virtuelle et augmentée constitueront des incontournables dans l’élaboration des prochaines solutions éducatives. » Une tendance qui s’est par exemple traduite à l’automne dernier en Ontario: le Groupe Média TFO, spécialisé dans les contenus éducatifs et culturels en français, a inauguré LUV, un laboratoire d’univers virtuels qui se consacrera à la production de contenus stimulants et engageants pour les publics apprenants, une première au pays.

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    Jenyfer Maisonneuve, analyste stratégie commerciale web de la SAQ et coprésidente d’eCOM


    Le numérique pour resserrer le lien social

Bien que de plus en plus de gestes réalisés autrefois par des êtres humains sont aujourd’hui automatisés par des machines, 2017 pourrait voir la technologie être utilisée davantage pour ramener les gens dans le réel et les rassembler autour d’intérêts communs, trouver des mentors ou réaliser une action à fort impact social par exemple. Cela peut aller de l’échange d’expériences et de compétences comme le permet E-180, à la philanthropie numérique avec Give-a-seat ou à la réinsertion sociale grâce à des sites web comme Destination Emploi ou Reconnect. « Il s’agit d’un retour aux bases du mariage entre technologie et innovation sociale, l’union de ces deux entités est utilisée afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens et faciliter l’échange ainsi que la collaboration entre eux. »

  1. Le numérique pour faire passer un message

Si l’utilisation d’influenceurs ou d’ambassadeurs est depuis longtemps pratique courante du côté des grandes marques, les entreprises d’innovation sociale devraient s’en inspirer pour accroître la visibilité de leurs messages ou lever des fonds. Les médias sociaux joueront bien entendu un rôle clé comme l’a démontré la récente campagne de l’entreprise sociale Pour 3 points qui s’est entourée de personnalités publiques québécoises (Rachid Badouri, DJ Champion, Eddy King…) et a centralisé des publications autour du mot-clic #coupdemainP3P dans le but soutenir la réussite des jeunes. Le succès a été au rendez-vous puisqu’entre le 13 novembre et le 31 décembre 2016, ce sont près de 100000$ qui ont été amassés. « Les ambassadeurs sont ainsi utilisés, non pas pour vendre un produit ou un service, mais pour contribuer à une cause qui leur tient à coeur. »

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L’organisme Pour 3 points a réalisé une campagne de dons sur les médias sociaux et a récolté près de 100000$ grâce au soutien de nombreuses personnalités publiques québécoises

  1. La blockchain pour des bénéfices socio-environnementaux

Pour rappel, la blockchain est une technologie qui permet de stocker et de tracer des informations de façon transparente et inviolable. Si cette technologie est de plus en plus utilisée pour son côté sécuritaire, les entrepreneurs sociaux l’utiliseront pour maximiser leur impact socio-environnemental. Citons l’exemple de l’entreprise française Pur Projet qui a lancé en 2016 un service qui permet aux entreprises d’harmoniser leurs stratégies de compensation carbone grâce à la blockchain. Ainsi, tous les engagements des entreprises en matière d’empreinte carbone peuvent être certifiés et enregistrés de façon transparente, décentralisée et inviolable, le tout à moindre coût car sans intermédiaire bancaire. « Les innovateurs sociaux étaient déjà friands de la blockchain pour sécuriser leurs données, désormais ils peuvent même l’utiliser dans leurs modèles d’affaires ou dans le cadre de l’offre de services qu’ils proposent à leurs collaborateurs. »

– Jenyfer Maisonneuve sera coach cette semaine dans le cadre du concours en innovation sociale Mouvement. Elle organise également la semaine prochaine l’événement OFF eCOM où les discussions s’articuleront autour du numérique comme vecteur positif pour l’évolution de l’économie sociale.


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