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Des agriculteurs urbains, collaboratifs et à vélo

Par André-Anne Cadieux | 22 octobre 2015 | Entrevue

Une jeune entreprise montréalaise collabore avec des citoyens désireux de prêter leur jardin afin d’y cultiver des fruits et légumes. L’entreprise d’économie sociale Cycle AlimenTerre « ubérise » ainsi les cours résidentielles du quartier Notre-Dame-de-Grâce pour y développer de mini-fermes et favoriser la sécurité alimentaire. L’entreprise s’est ainsi donné le défi de démontrer la faisabilité d’un modèle différent d’agriculture urbaine, pour faciliter l’accès à des fruits et légumes frais à petits prix. Rencontre avec Samantha Richer, cofondatrice, de Cycle AlimenTerre.
Présentez-nous votre approche de l’agriculture urbaine, en quoi est-elle originale?
Max Godber, l’un des quatre fondateurs, s’est inspiré de deux concepts qui ont mené à la création de Cycle AlimenTerre : la sécurité alimentaire et la méthode d’agriculture urbaine intensive, le « spin farming », c’est-à-dire la culture en grande quantité dans de petits espaces. Après avoir assisté à des conférences sur ces sujets, Max a eu l’idée d’installer des mini-fermes dans les cours résidentielles du quartier. Si l’on pouvait exploiter tous les espaces propices à l’agriculture en milieu urbain, dont les cours et les jardins, la ville serait beaucoup plus résiliente et tous auraient accès à des fruits et des légumes produits localement. Notre approche est basée sur l’économie de partage et d’échange; les propriétaires prêtent leur terrain et reçoivent une partie des récoltes. Le reste est distribué par le Dépôt alimentaire NDG, un organisme local en sécurité alimentaire. Les membres de notre équipe s’occupent de cultiver les jardins et gèrent les bénévoles. Un calendrier en ligne, ouvert à la communauté, nous permet de recruter les jardiniers.
Quels ont été les résultats des deux premières années d’opération ?
Nous avons cultivé cet été 5 jardins, pour un total de 3000 pi2, ce qui est une superficie trois fois plus grande qu’en 2014, pour un même nombre de terrains. Nous avons échangé de plus petites cours pour de plus grosses ou pour des sites plus ensoleillés et plus accessibles, ce qui nous a permis de passer d’une récolte de 90 kg de fruits et légumes à 300 kg. Pour la saison 2016, nous avons déjà trois nouveaux jardins. Nous allons nous concentrer sur l’amélioration de la productivité et de nos techniques agricoles. Tous les produits ont été vendus par l’entremise du Marché Bonne Bouffe du Dépôt alimentaire NDG. L’organisme nous a mis en charge d’opérationnaliser pour eux le marché. Le Marché Bonne Bouffe est en fait un marché mobile, à vélo. L’an prochain, nous souhaitons gérer trois marchés, pour atteindre les autres déserts alimentaires du quartier.
Vous prévoyez être rentables d’ici deux ans, quel est votre modèle d’affaires ?
Nous avons rapidement débuté dans l’action, en embarquant dans le projet que proposait Max Godber. La réflexion quant à notre organisation est venue par la suite et le modèle d’affaires s’est construit progressivement. Nous avons pris la décision de devenir une coopérative en constatant que nous opérions déjà de cette manière. Nos activités se divisent en deux volets, d’un côté l’exploitation d’un nouveau modèle d’agriculture urbaine et la vente de fruits et légumes à faibles coûts et de l’autre, les activités qui nous permettront de financer la partie sociale de l’entreprise, par exemple la vente de micro-pousses à des commerçants et restaurateurs locaux. Les micro-pousses ont une bonne valeur sur le marché et la culture se fait facilement, dans un petit local. La discussion est amorcée avec plusieurs commerçants qui se sont montrés intéressés à acheter nos produits. Nous mettons de l’avant qu’il s’agit d’une production ultra-locale, biologique, transportée en vélo et qui permet d’accroître la sécurité alimentaire dans le quartier. Difficile de dire non ! Pour générer des revenus supplémentaires, nous songeons également mettre sur pied des services de consultation, des services d’entretien de jardins, des ateliers éducatifs et des produits dérivés Cycle AlimenTerre, par exemple des kits pour cultiver ses semis ou pousses à la maison.
 


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