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Plastic Bank: Vendre les déchets des océans

Par André-Anne Cadieux | 21 mai 2015 | Entrevue

L’entreprise de Vancouver Plastic Bank, lancée il y a deux ans, a bâti un modèle d’affaires ingénieux qui permet à la fois de nettoyer les océans et de soutenir des communautés. Le projet permet en effet de soutenir les communautés défavorisées d’Haïti en leur offrant une source de revenu, tout en luttant contre la pollution des océans et de l’environnement. Rencontre avec David Katz, le fondateur de Plastic Bank.
Comment Plastic Bank lutte à la fois contre la pauvreté et la pollution des océans?
Plastic Bank est né du constat qu’il y a aujourd’hui sur Terre plus de plastique qu’on ne pourra jamais en utiliser. Nous avons pour mission de démontrer l’intérêt commercial des déchets de plastique et de leurs trouver un débouché rentable, pour ultimement arrêter de produire du nouveau plastique. Nous travaillons avec des communautés défavorisées pour ramasser le plastique qui se retrouve le long du littoral.
Après avoir d’abord mené un projet-pilote au Pérou, nos principales activités se trouvent maintenant en Haïti. Il y a là déjà plusieurs ONG qui supportent le démarrage de petites entreprises de récupération de déchets, dont l’organisme Executives Without Borders avec qui nous collaborons. Ces petites entreprises, gérées par des locaux, permettent à des individus démunis d’avoir un revenu grâce au plastique qu’ils échangent à un taux fixe. Celui-ci sera ensuite vendu à des centres de recyclage locaux. Plastic Bank intervient à ce stade en achetant la matière, non seulement recyclée, mais aussi sociale, car elle améliore la vie de milliers de gens. Elle est alors livrée dans les usines des entreprises qui l’achètent à un tarif que nous fixons et qui assure notre viabilité économique.
En plus d’échanger les déchets de plastique contre de l’argent, le programme de Plastic Bank propose de l’utiliser comme monnaie pour s’acheter par exemple des minutes de cellulaire, du wifi, de l’énergie solaire, des lampes alimentées par l’énergie solaire, des chargeurs de cellulaire. Executives without Borders a facilité le contact avec la population et de notre côté, nous contribuons à ce que le travail des collecteurs soient plus profitables. Quelque 1000 Haïtiens font la collecte des déchets chaque jour, pour 1,3 million de kilos de plastique récupérés par année!
Comment une marque peut-elle utiliser le « plastique social »?
C’est très simple. Pour une compagnie qui utilise déjà du plastique dans ses produits, c’est l’équivalent de changer de fournisseurs: Plastic Bank devient son fournisseur de matière première. Le plastique social que nous livrons possède les mêmes qualités qu’un plastique ordinaire, en plus d’avoir l’immense avantage de changer des vies. Pour les marques, utiliser le plastique social est un moyen d’engager la communauté. Les consommateurs veulent faire des choix responsables; le plastique social offre cette possibilité. L’entreprise canadienne Lush est la première compagnie à avoir embarqué dans le mouvement du plastique social en 2014. Elle l’utilise pour les contenants de ses produits pour le corps. D’autres ententes sont en cours de réalisation, plusieurs entreprises nous ont approchés. Il y a un intérêt pour le plastique social. Récemment, nous avons d’ailleurs lancé une initiative en ligne pour inciter les marques à joindre le mouvement de Plastic Bank: sur notre site web, les internautes peuvent demander à des compagnies d’utiliser le plastique social. Jusqu’à maintenant, les marques les plus interpellées sont Nestlé, l’entreprise de produits ménagers et d’hygiène Seventh Generation, Ikea, Coca Cola et Unilever.
Quels seront les découchés du plastique social au cours des prochaines années?
Le plastique social est une solution pour réduire à la source et sensibiliser la population et les entreprises. Nous comptons agrandir le nombre de partenaires impliqués — les ONG qui travaillent sur le terrain, les collecteurs de déchets et les marques qui achètent le plastique social. Nous collaborons avec une nouvelle organisation en Haïti et nous espérons donc amasser jusqu’à cinq fois plus de plastique. Un autre projet devrait également démarrer aux Philippines avant la fin de l’année. Nous avons aussi comme objectif que le plastique social soit éventuellement plus compétitif en termes de prix, pour les entreprises qui l’achètent.
David Katz sera conférencier à Momentum, le 24 septembre prochain.  


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